Douceur de vivre à la Toulonnaise

A la fin mars, quand le soleil se fait encore trop timide, il faut aller au devant. Ne pas hésiter à aller le chercher, l'inviter à se poser sur notre peau. Et c'est donc tout naturellement que je suis allée vers le sud. Comme un oiseau migrateur, j'ai effectué mon voyage vers Toulon (bon un jour de grève on a eu très peur mais le TGV a été maintenu). Au programme de ce séjour, grimper en attitude (600 mètres quand même), plonger ses yeux dans l'eau turquoise, parcourir la côte mais avant tout prendre son temps lors d'une pause, ralentir le rythme comme on a envie de ralentir ses mots, ça y est l'accent du sud vous gagne !

Nous avons commencé par visiter le Mont Faron (un ancien faro, un point de vue vers le large, pour anticiper les arrivées de l'ennemi à l'époque romaine). Et déjà, il faut s'enfermer dans une petite boîte rouge pour grimper tout là-haut ! Trêve de plaisanterie, le téléphérique est très bien entretenu, en plus écologique car les huiles utilisées sont végétales et la machine qui le fait fonctionner est hybride. En toute confiance donc on découvre les alentours au fur et à mesure que l'on prend de la hauteur. Aller, qui c'est qui va mettre ses pieds sur la vitre au sol et voir les arbres et la roche de si haut ? Bon pas moi ..

On arrive et là c'est magnifique. Je vous laisse en juger.

Les points de vue sont sublimes, autant vers l'arrière-pays que vers la mer. On y voit La Seine sur mer, face à Toulon, la rade (le port), avec ses bateaux de plaisance et ses bâtiments militaires (le Charles de Gaulle et des sous-marins).

La vallée où les habitations sont nombreuses (les piscines aussi hihi).

Oui, oui, c'est ça la petite boîte qui traverse toutes les 10 minutes le dénivelé qui sépare la ville de sa montagne.

Nous avons randonné dans la montagne, pour rejoindre un point de vue. De là, Porquerolles, les deux autre îles d'or (Le Levant et Port Cros) s'offrent à nous, ainsi que toute la montagne de Toulon vers Sanary et Bandol.

Après avoir traversé la ville en bus (ligne 40) jusqu'au départ du téléphérique, vous payerez 7,50 € pour l'aller-retour au sommet. Le réseau mistral est extrêmement bien fourni en transports (bus, bateaux-bus). Nous sommes redescendus vers 18h, pour rejoindre l'arrêt Mayol (devant le stade Mayol du centre ville) et se balader devant les bateaux. Le soleil couchant accentuait la masse noire des deux ferries Corsica qui attendaient le départ.

Le lendemain, levé très tôt car une autre aventure nous attendait : la découverte de l'île de Porquerolles !

Après avoir pris le train jusque Hyères (4€ le billet aller), nous avons attendu quelques minutes le bus 67 qui nous amenait à la Tour Fondue. En effet, aucun départ de Toulon avant le mois de mai. Mais c'était l'occasion de découvrir la presqu'île de Giens, ses belles villas dans le quartier de la Polynésie, les flamands roses dans les étangs salins, la mer de l'autre côté de la route... comme l'écrit le philosophe bouddhiste, ce n'est pas la destination qui compte, mais le voyage.

Arrivée à la Tour nous avons pu observer de loin déjà Porquerolles, et les vagues qui déferlaient sur les rochers. La mer est restée plutôt calme durant la traversée.

Traversée à 19€ (promotion grâce à l'opération soleil d'hiver à 16,80€ quand nous y sommes allés), 15 minutes.

Et là, arrivés sur l'île, c'est comme une journée au paradis qui s'annonce. Palmiers évidemment, grand soleil, pas un nuage dans le ciel, température idéale pour une fin mars, bref parfait pour alterner randonné et pauses sur les plages. On pourrait s'y méprendre en voyant ce sable blanc et cette eau transparente digne des Maldives !

Le centre ville est très mignon, à cette époque de l'année les maisons sont vides, d'ailleurs on croise quelques promeneurs mais on est loin de la folie de la saison estivale ! Les restaurants et glaciers sont pour la plupart fermés aussi. Nous avons arpenté les allées d'un joli jardin et là non plus il n'y avait pas un chat (où plutôt si justement, juste un chat ^^).

Après avoir quitté les habitations (toutes fermées à cette époque de l'année), nous avons poursuivi les chemins pour trouver LA fameuse plage. La plage d'argent. Extrêmement connue, notamment pour être un lieu d'unions (la dernière célébrité en date dont je me souvienne et qui s'est mariée ici n'est autre que Sylvie Tellier et son mari le directeur du Printemps). Il faut une bonne vingtaine de minutes de marche à travers les vignes, la forêt pour atteindre le sable blanc.

En marchant à travers les pins parasols ça sent bon la sève, et l'on a pu apercevoir un oiseau magnifique, une huppe fasciée ! Je n'en avais jamais vu et pour moi qui suis fan d'oiseaux c'était un moment magnifique.

Il y a de grands conteneurs pour les déchets et des zones pour laisser les vélos en toute sécurité, peut-être pourrait-il y avoir encore plus de poubelles sur toute l'île, comme sur Lérins que j'ai fait en janvier, mais sinon je trouve que l'île est très bien "aménagée".

Nous empruntons donc un chemin parmi la végétation touffue et apercevons enfin la plage au bout (nous avons d'ailleurs dérangé une poule faisane qui dormait dans les arbustes, elle a au moins autant sursauté que moi :D). Et oui au fait il y a aussi beaucoup de faisans sur l'île (introduits par l'homme je pense, cela m'étonnerait qu'ils y migrent seuls).

Enfin, la mer, le sable blanc et ces nuances sublimes de turquoise... le bonheur.

L'eau est tellement transparente, le fond reflète les ondes qui dansent à la surface, c'est magique. On se pose pour manger, respirer, méditer, et se remplir les yeux. Deux petits bateaux mouillent l'ancre dans la crique, le soleil chauffe bien. Nous ne sommes que 7 sur la plage. Bien moins que l'été, quand l'île est pleine à craquer de touristes (les bateaux peuvent transporter environ 600 personnes, je vous laisse imaginer la foule l'été sur les chemins si paisibles..).

D'ailleurs, l'eau est tellement salée que l'on ne peut se baigner dans les criques de Porquerolles et j'ai pu le vérifier ! Rien qu'en trempant les mains dans l'eau j'ai pu sentir le sel piquer les plis provoqués par le froid ! C'est dingue !

Après la plage d'argent nous sommes allés sur une plage qui se situe un peu plus loin. Un havre de paix, une vue sur le grand large. Tout au bout de l'île, à l'ouest, la plage noire est aussi exceptionnelle ! Un sable brun qui contraste avec la roche orangée et la mer bleue.

Un établissement 5* est d'ailleurs situé derrière les pins, et devant ce coin si calme de l'île.

Nous avons pris le dernier bateau pour rentrer, c'était une journée pas comme les autres, au paradis.

Le lendemain nous avions planifié la découverte de Toulon, son centre historique, une bonne adresse pour y manger et l'après-midi, une virée à Bandol. Ce qui fut fait.

(1ère photo) La place du marché de Toulon, la montagne ne quitte jamais le fond de la photo quand on regarde vers le nord de la ville. Sur le deuxième cliché, c'est l'église Saint. François de Paule.

En ce dimanche matin, le restaurant où nous avons mangé la veille était fermé. Les Têtes d'Ail proposent une carte restreinte de produits frais. Nous avons choisi les frites de punisse (spécialités à base de pois chiches), un mélange de crudités et un filet de poisson pané maison. C'était délicieux, nous avons mangé en terrasse. Sur la carte des desserts figuraient notamment un gâteau de pamplemousse et un tiramisu au citron.

Autre curiosité à voir quand on marche dans Toulon, ces deux buveurs de café, Place Raimu.

Dans l'après midi, nous sommes arrivés à Bandol. Quinze minutes de TER depuis Toulon pour rejoindre cette petite ville côtière qui est bondée de touristes en pleine saison. Fin mars il n'y a personne. La contrepartie, c'est que toutes les boutiques d'artisans et de souvenirs sont fermées. Face au port de Bandol, l'île de Bendor nargue les promeneurs. A quelques dizaines de mètres seulement on dirait qu'on peut la joindre à la nage. L'église avec son clocher à la structure apparente, l'hôtel en bord de côte, les bâtisses construites en font un joli havre de paix. Ce jour de fin mars, la mer est déchaînée. Le soleil illumine l'eau qui prend des reflets verts clairs proches du turquoise.

Que de bateaux stationnés dans le port de plaisance ! Des voiliers, des catamarans, des yachts, de plus petits bateaux ... un rêve de naviguer un jour sur l'un d'entre eux !

Je vous recommande particulièrement de séjourner à Toulon pour ensuite prendre le train ou la voiture, ou le bateau, afin de visiter les alentours. Les îles du parc national de Port Cros sont extraordinaires mais il faut les fréquenter hors saison touristique. Sinon c'est la déception assurée. Les couleurs de la mer sont incroyables, le soleil donne au ciel un bleu qu'il n'a pas ailleurs, et les palmiers rappellent sans cesse que la dolce Vita n'est jamais bien loin.

Question budget :

- Les Airbnb ne sont vraiment pas cher en saison basse.

- le prix des plats au restaurant sont raisonnables (14 €), sauf si vous choisissez une table gastronomique. Attention à bien vous renseigner avant sur internet car certaines adresses jouent de leur situation côtière et ne vous offriront pas un moment exceptionnel ni l'assiette d'ailleurs !

- les transports dans Toulon (bus) sont assez abordables (1,40 euros) le ticket. Le TER qui joint les villes de la côte est abordable quand on a un tarif préférentiel. Hormis ceci les billets peuvent vite être chers (2,80 euros l'aller en tarif jeune mais 5,60 euros l'aller pour un tarif normal).

- les musées et les activités (téléphérique du Mont Faron) ont des tarifs assez raisonnables (7€50 aller-retour).

Enjoy le sud ! Si vous optez pour cette destination pour un week end c'est parfait !

Sophie

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