Ce voyage était d'un dépaysement le plus profitable. La mer ne m'a jamais quittée. Le bleu et le vert se sont déclinés jusqu'au gris lors d' un orage sur les montagnes italiennes entre Bordighera et Vintimille.
La baie de Cannes est en passe d'être inscrite au Patrimoine Mondial de l'Unesco. C'est une des raisons qui m'ont poussé à vouloir organiser mon voyage là-bas en ce mois de septembre. J'avoue aussi que la thématique des îles paradisiaques était aussi en grande partie mon idée de départ !
Et je n'ai pas été déçue par le paysage ! Que d'eau turquoise et de côtes sauvages. Quelle végétation caractéristique et odorante. Que de voiliers et de yachts magnifiques dans cette baie. Mon voyage a débuté par la visite de ces deux îles, Saint-Honorat et Sainte Marguerite. La première est un havre de paix habité par les moines du Monastère de Lérins. Je débarquais à Cannes le samedi midi et prenais le bateau au port de Cannes, quai laubeuf. 20 Minutes plus tard, tous les passagers débarquent sur l'île. En optant pour le chemin tout droit, celui traverse l'île tout en largeur (400 mètres), ça sent les pins et les embruns. Le bruit des vagues arrive jusqu'à tes oreilles. Quel bonheur, déjà tu te sens bien loin de la civilisation et de la pollution humaine produite par nos sociétés urbaines.
Sur le côté sud de l'île, le monastère fortifié impressionne. La bâtisse était un refuge pour les moines qui défendait leur île de l'envahisseur, à coups de boulets de fer brûlants qui enflammaient les bateaux voulant accoster.
J'ai bénéficié d'une visite toute particulière au Monastère, l'un des moines étant venu spontanément vers moi pour m'accompagner et commenter les vieilles pierres du cloître de l'abbaye. Hors des horaires de visites guidées, le moine originaire de Belgique m'a présenté les salles de vie quotidienne, le jardin intérieur, leur rituel du matin... Ils sont 22 à vivre ici, à y travailler pour produire le vin célèbre de Lérins. Ce lieu apaise et réconforte. Je lui parle de ma vie à Paris, trépidante et embarrassée de problèmes qui n'en sont pas. Finalement, ces moines sont sûrement bien plus heureux ici...
Et malgré le mal que le monde subit ça ou là, à chaque fois que je le souhaite, je repenserai à ces 22 moines sur leur île, coupés du monde par leur position insulaire mais avant tout par ce choix de vie, consacrée à la prière et au travail. Et je trouve qu'immédiatement, le fait de se dire qu'il existe sur terre des endroits à 100% baignés de quiétude comme celui-ci, cela réconforte pas mal, qu'en dîtes-vous ?
Un éclair sur les sommets et trente minutes plus tard, la pluie et les rafales balayaient le front de mer de cette ville côtière pittoresque. En ce mois de septembre, Bordighera, sous la grisaille d'un instant a l'allure d'une ville un peu tristounette. Alors pour retrouver un peu de soleil auprès des habitants, je me rends dans les boutiques de l'unique rue commerçante. Réconfortants et accueillants, les habitants m'ont rassurée très largement après la piqure du vilain frelon ! Hé oui, vous ne le saviez peut-être pas, mais de nombreux frelons se baladent sur l'Italian Riviera. Tu le sauras si tu vas faire un tour par-là, et j'espère que toi, petit lecteur de cet article, tu n'es pas allergique ! En tous les cas d'ailleurs, direction la pharmacie.
La pluie passée, le soleil revient à la fin de la journée. Il fait un peu plus frais, rien à voir avec le début de la journée où le soleil estival m'a accueilli. Pour visiter la vieille ville c'était l'idéal. Cela fait ressortir les couleurs des bâtisses et puis les passages creusés dans les murs par temps d'orage brrr ... très peu pour moi.
Les rares personnes croisées dans ce dédale sont des vieilles dames qui arrosent les plantes des terrasses tout en jetant un oeil suspicieux vers la touriste effrontée que je suis. Au détour d'un passage, un couple de touristes me confirme que la ville attire tout de même les étrangers hors période estivale.
